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The Sea is History est un projet composé de deux objets distincts élaborés à partir d’une pensée et d’un processus de création commun. Il y a d’une part la création d’une pièce chorégraphique pour l’espace du théâtre et d’autre part un film oscillant entre documentaire et fabulation poétique.
La question de la représentation de l’esclavage, et plus spécifiquement du transbordement de millions d’enfants, d’hommes et de femmes durant toute la durée de la traite atlantique est au centre de ce projet de collaboration. Elle s’inscrit dans un mouvement initié par l’écrivaine africaine-américaine Toni Morrison, dont on peut trouver aussi la trace dans la pensée de l’écrivain martiniquais Edouard Glissant ou chez l’écrivaine africaine-américaine Saydiya Hartman.
En effet, alors qu’elle tente de reconstituer la vie et la mort de deux jeunes femmes ayant péri lors d’un transport d’esclave, Hartman s’interroge sur la nécessité d’écrire – ou de chorégraphier, d’interpréter et de filmer - « une histoire de la violence » et la possibilité de « revisiter les scènes d’assujettissement sans reproduire la grammaire de la violence ». Pour y parvenir elle propose une méthode d’écriture qu’elle nomme « fabulation critique », « un geste double » qui « se confronterait aux limites des archives pour écrire une histoire des captifs » et qui reconstituerait dans le même temps « l’impossibilité de représenter précisément la vie de ces captifs par le processus narratif ».
Cette méthode, ce geste double de reconstitution et de fabulation résonne profondément avec notre désir de prolonger des expériences chorégraphiques et filmiques passées, en les faisant résonner avec des récits biographiques, intimes, et des histoires collectives. Nous croyons à la capacité des ces formes chorégraphiques et filmiques associées à convoquer des histoires tout autant qu’à conjurer la camisole des conventions qui nous les rends inaudibles.
The Sea is History est donc une réponse chorégraphique et filmique à l’absence d’archives provenant de cet espace de la cale des bateaux lors du transbordement des esclaves de l’Afrique vers l’Amérique. Comme le souligne en effet l’écrivaine africaine-américaine Toni Morrison, il n’existe aucune chanson, aucun récit qui se soient transmis depuis cet espace. Il existe des livres de comptes, des plans organisant l’espace de la cale, les récits des armateurs, quelques récits de mutineries, mais rien qui ne puisse rendre compte de l’expérience de cet espace fondateur de l’identité afro- caribéenne par celleux qui y ont survécu.
Mathieu Kleyebe Abonnenc et Betty Tchomanga Février 2024





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